La Maison des metallos

A l’origine, il s’agit d’une usine du 19e siècle située au 94 rue d’Angoulème
Sur le portail d’accueil en fer forgé, une lyre, signe discret d’une mémoire préservée, nous relie aux origines de la Maison : une manufacture d’instruments à vent très réputés, les établissements Gautron-Couesnon. Ce projet immobilier regroupait à la fois la construction d’une usine, des logements et des commerces. Ainsi, la volonté de mixité urbaine était déjà à l’ordre du jour dans ce quartier populaire du XIe arrondissement qui n’était encore qu’un faubourg.

1936. L’achat de l’usine par la CGT métallos

Un grand vent de militantisme souffle sur les lieux avec le rachat de la Maison par l’Union Fraternelle des Métallurgistes, une branche de la CGT. Foyer d’un intense combat syndical et politique, ce refuge des métallos devient aussi celui des habitants du coin. Les fêtes alternent avec les meetings, et c’est dans les salles de la Maison que l’on reçoit les premières femmes qui se préparent à l’accouchement sans douleur à la Polyclinique des métallurgistes : la maternité des Bluets. La présence d’une bibliothèque, d’un centre santé, d’animations enfantines, de meetings sportifs, de bals populaires permettent de développer une vie sociale et culturelle intense.
Depuis la Libération, la rue s’appelle Jean Pierre Timbaud qui fut l’un des premiers dirigeants syndicaux de la métallurgie à être fusillés par les nazies à Châteaubriant.
Les salles de la Maison portaient également les noms de militants assassinés durant la guerre.
Le « 94 » rue Jean Pierre Timbaud est alors un lieu de solidarité entre les peuples qui luttent pour leur libération et leur émancipation. La première grande solidarité internationale se manifeste avec les Républicains espagnols en 1936 où des dizaines de camions partent apporter des vivres, des médicaments, des vêtements sur les lieux même des combats.
D’autres solidarités se développent : avec le peuple Vietnamien, Algérien, Chilien, Palestinien.
La Maison accueille dans les années 90, le siège national des sans papiers.

Vente de la Maison

A la fin du XXème siècle, l’Union Fraternelle des métallurgistes fait part de son intention de céder une partie importante de ses locaux. Hubert Doucet directeur de la Maison ouvre largement les portes de la Maison aux associations du quartier, aux différents collectifs, afin que les habitants investissent la Maison des métallos et se mobilisent pour la sauver des promoteurs privés. Une promesse de vente est sur le point d’être signée pour transformer la maison en loft !

 

La Maison des métallos et le bas Belleville, la couverture du livre

Pour en savoir plus :
La Maison des métallos et le bas Belleville, édition Créaphis
Sous la direction de Thomas Le Roux